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Pneumopathies Aigues Bactériennes

Pneumopathies Aigues Bactériennes

Définition

La Pneumopathie Aigue Bactérienne est une infection aiguë des voies aériennes inférieures (pulmonaire) d'origine bactérienne. Les principaux syndrome infectieux sont décrit ci dessous.

PNEUMONIES COMMUNAUTAIRES NON EXCAVEES

PNEUMONIE À PNEUMOCOQUE

 

GENERALITES

C'est la plus fréquente (60%) des pneumopathies bactériennes communautaires, constituant environ 20 % de l'ensemble des pneumopathies infectieuses.

Due à Streptococcus pneumoniae, diploccoque à Gram positif encapsulé.

Le germe est commensal des voies aériennes supérieures, on évoque le rôle des micro-inhalations.

Terrains prédisposés :

  • éthyliques

  • splénectomisés

  • drépanocytaires ou porteurs d'une hypogammaglobulinémie.

CLINIQUE

Le début est brutal avec : Fièvre élevée à 39°-40°C, frissons ; Douleur basithoracique ;Expectoration rouillée le lendemain.

L'examen clinique retrouve un syndrome de condensation pneumonique : Matité;  Augmentation des vibrations vocales ; Râles crépitants.

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

RADIOGRAPHIE THORACIQUE

  • Une opacité alvéolaire en foyer (à tonalilé hydrique, confluente, non rétractile avec bronchogramme aérien).

  • Dont le caractère bien systématisée est très évocateur.

  • Parfois une réaction pleurale.

  • Elle recherche des lésions associées : épanchement pleural franc, pathologie sous jacente.

 

BIOLOGIE :

  • NFS : il existe une hyperleucocytose à polynucléaires franche.

  • Une leuconeutropénie < 4000 GB/mm3 est un critère de gravité.

  • La CRP est très élevée, souvent supérieure à 200 mg/L.

 

BACTERIOLOGIE :

  • Les hémocultures sont positives dans 20 à 30 % des cas constituant un facteur de gravité.

  • Examen des expectorations demandés à la recherche du germe incriminant.

TRAITEMENT

Il faut distinguer les pneumocoques de sensibilité diminuée (CMI comprise entre 0,1 et 1 mg/L) et les pneumocoques résistants (CMI > 1 mg/L).

 

CAS HABITUEL :

  • Amoxicilline (CLAMOXYL®) : 3 g/24 heures pendant 2 semaines.

  • Le relais par la voie orale se fait dès l'obtention de l'apyrexie.

  • En cas de documentation d'un pneumocoque de sensibilité diminuée ; amoxicilline 4 à 6 g/24 heures,

 

EN CAS D'ALLERGIE A LA PENICILLINE :

  • Pristinamycine (PYOSTACINE®) : 2 g/24 heures.

 

EN CAS DE TABLEAU GRAVE OU SUSPICION DE RESISTANCE

Céphalosporines de 3ème génération IV : ceftriaxone (ROCEPHINE®) 2 g/24 heures ou céfotaxime 3 g/24 heures

PNEUMONIE À LÉGIONNELLE

GENERALITES

  • Fréquence environ 5 % des pneumopathies communautaires.

  • Due à Légionella pneumophila, bacille à Gram négatif.

  • Contexte épidémiologique : des épidémies existent, le germe se développant au contact de l'eau, les réservoirs sont l'eau souillée, les climatiseurs, les travaux de terrassement...

CLINIQUE

Le début est rapidement progressif (quelques jours) avec :Fièvre élevée, frissons; Signes respiratoires : toux sèche.

L'examen clinique retrouve souvent des signes extra-respiratoires évocateurs mais non spécifiques en cas de Legionnelle :

  • Troubles digestifs : diarrhée, douleurs abdominales.

  • Neurologiques : confusion, agitation, céphalées.

  • Rénaux : oligurie.

  • Myalgies.

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

 

LA RADIOGRAPHIE DE THORAX

retrouve :

  • Des opacités alvéolaires floues, confluentes, arrondies, mal limitées, parfois biloterales.

  • Non systématisées.

 

LA BIOLOGIE

retrouve des éléments inconstants mais évocateurs :

  • NFS : lymphopénie.

  • Hyponatrémie.

  • Discrète cytolyse hépatique.

  • Hématurie, protéinurie, parfois insuffisance rénale.

  • Rhabdomyolyse avec élévation des enzymes musculaires (CPK, aldolases).

 

BACTERIOLOGIE

  • La culture sur milieux spécifiques, difficile, retrouve le germe à partir des prélèvements fiables.

 

  • La sérologie permet un diagnostic rétrospectif de certitude : ascension significative du taux d’anticorps d'au moins 2 dilutions (taux multiplié par 4), sur deux prélèvements à 15 jours d'intervalle.

 

  • Les antigènes urinaires assez sensibles (70%) et spécifiques, permettent un diagnostic de certitude rapide des infections à L pneumophila de sérogroupe 1.

 

TRAITEMENT

  • Les Macrolides représentent le traitement de choix, érythromycine (ERYTHROCINE®) 3 g/jour relayée par la voie orale pour une durée de 3 semaines.

  • Dans certains cas (formes graves, immunodépression), une association avec la rifampicine ou une fluoroquinolone est recommandée.

PNEUMONIE À MYCOPLASME

GENERALITES

- Fréquence : environ 10 à 20 % des pneumopathies bactériennes communautaires.

- Due à Mycoplasme pneumoniae,

- Touche volontiers les sujets jeunes, bien portants, sans passé pathologique.

- Souvent par épidémies familiales ou des collectivités.

CLINIQUE

Le début d'une pneumopathie à mycoplasme est progressif avec :

- Fièvre peu élevée : environ 38°-38°5C

- Rhinopharyngite.

- Toux sèche tenace, parfois invalidante.

- Asthénie, céphalées, myalgies.

 

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

 

LA RADIOGRAPHIE DE THORAX

retrouve :

  • Des images interstitielles bilatérales, le plus souvent.

  • Parfois des images alvéolaires, mal systématisées.

 

LA BIOLOGIE

  • La NFS est souvent normale, ou montre une hyperleucocytose à polynucléaires modérée, avec bilan inflammatoire positif..

  • Une anémie hémolytique est possible.

  • La présence d'agglutinines froides est très évocatrice de mycoplasme, mais non spécifique, présente dans plus de 50 % des cas : il s'agit d'IgM anti érythrocytaire.

  • Le test de Coombs direct est positif.

 

BACTERIOLOGIE

  • Le diagnostic repose sur la sérologie : ascension significative du taux des anticorps (au moins 2 dilutions, ou taux multiplié par 4) à 15 jours d intervalle.

  • La PCR: Cette technique est rapide (24 à 48 heures), spécifique de M. pneumoniae (94 à 100 %) et très sensible (19 à 0,019 CCU/ml). Diverses variantes de cette technique de PCR sont actuellement proposées , mais sa pratique courante en ville n'est pas encore d'actualité.

TRAITEMENT

  • Les macrolides sont le traitement de choix. Erythromycine (ERYTHROCINE®) : 2 g/jour ou spiramycine (ROVAMYCINE®) : 9 MUi/jour pendant 15 jours.

  • Les cyclines, les fluoroquinolones et la pristinamycine sont également efficaces.

 

 

PNEUMONIE À CHLAMYDIA

GENERALITES

2 espèces peuvent être en cause

Chlamydia Psittaci :

  • Hôte habituel du tube digestif des oiseaux, responsable de l'Ornithose Psittacose.

  • Elle est donc transmise par les oiseaux : perruches, perroquets, pigeons, canards ; notion à rechercher par l'interrogatoire.

Chlamydia Pneumoniae

  • Souche de chlamydia de transmission

  • Il semble qu'un bon nombre de pneumopathies étiquetées ornithose soient en fait dues à Chlamydia pneumoniae.

CLINIQUE

Le début est progressif avec : Fièvre élevée, supérieure à 39° C ; toux.

Il existe parfois des signes extra-respiratoires :

- Myalgies.

- Rash cutané.

- Splénomégalie.

 

Des signes ORL (sinusite, pharyngite) précèdent souvent de 1 à 2 semaines les signes respiratoires en cas d'atteinte due à Chlamydia pneumoniae.

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

 

LA RADIOGRAPHIE DE THORAX

  • Elle révèle des images non systématisées, plutôt interstitielles, bilatérales.

  • Rarement des adénopathies médiastinales bilatérales évocatrices.

 

LA BIOLOGIE

Elle ne révèle pas d'élément particulier.

 

BACTERIOLOGIE

  • Le diagnostic repose sur la sérologie : ascension significative du taux des anticorps (au moins 2 dilutions, ou taux multiplié par 4) à 15 jours d intervalle.

TRAITEMENT

  • Il repose sur les macrolides : érythromycine (ERYTHROCINE®) : 2 g/jour ou spiramycine (ROVAMYC1NE®) : 9 MUi/jour pendant 2 semaines.

  • Les cyclines sont également actives : doxycycline (VIBRAMYCINE®) : 200 mg/jour (soit 2 gélules en 1 prise) pendant 2 semaines.

FIÈVRE Q

GENERALITES

  • Bien que rare en France, c'est la rickettsiose qui provoque le plus souvent une pneumopathie.

  • Due à Coxiella burnetti, la fièvre Q est transmise à partir d'ovins ou bovins par contact direct (inhalation) ou en manipulant des produits d'origine animale.

  • Il existe une incidence saisonnière (plutôt premier semestre de l'année).

  • Le tableau réalisé est identique à celui des pneumopathies à mycoplasme, mais l'incubation est de 3 semaines.

CLINIQUE

Le début est brutal avec un syndrome infectieux au premier plan :

  • Fièvre élevée à 39°-40°C.

  • Céphalées, myalgies, nausées,

  • Splénomégalie inconstante.

Les signes respiratoires sont plus modestes : toux, point de côté, l'examen clinique est souvent normal.

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

 

RADIOGRAPHIE DE THORAX

Elle montre parfois des images importantes, hilifuges, interstitielles.

BIOLOGIE

La leucocytose est normale ainsi que les autres examens sanguins.

BACTERIOLOGIE

Le diagnostic repose sur la sérologie.

TRAITEMENT

  • Il repose sur les cyclines, doxycycline (VIBRAMYCINE®) : 200 mg/jour pendant 15 jours.

  • Les macrolides sont insuffisamment actifs.

PNEUMONIE A HEMOPHILUS

GENERALITES

Elle est due à Hemophilus influenzae, bacille à Gram négatif.

Elle est peu fréquente, survenant chez les sujets porteurs d'une BPCO, dont les voies aériennes sont fréquemment colonisées.

TRAITEMENT

  • La résistance aux pénicillines A est fréquente par production de B-lactamase (40 % des cas).

  • Le traitement fait appel à l'association pénicilline A-inhibiteur de B-lactamase (AUGMENTIN®) ou aux céphalosporines de 2ème ou 3ème génération (ROCEPHINE®, CLAFORAN®).

PNEUMONIE À MORAXELLA CATARRHALIS

GENERALITES

  • Elle est due à Moraxella catarrhalis, cocci à Gram négatif, commensal de l'oropharynx.

  • Elle se voit plus volontiers chez le sujet âgé ou porteur d'une BPCO.

CLINIQUE

Le tableau n'est pas très aigu.

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

RADIOGRAPHIE DE THORAX

Foyer mal systématisé

TRAITEMENT

Le traitement fait appel à l'association pénicilline A-inhibiteur de B-lactamase ou aux céphalosporines de 2ème ou 3ème génération, en raison de la production fréquente de B-lactamase.

PNEUMONIES COMMUNAUTAIRES EXCAVEES

 

PNEUMONIE À ANAÉROBIES

GENERALITES

  • Il existe une très forte concentration de bactéries dans les sécrétions pharyngées à prédominance anaérobies (10*8/mL contre 10*7/mL pour les aérobies).

  • Les espèces en cause sont nombreuses et souvent associées. Citons Bactéroïdes melaninogenicus, Fusobacterium spiralis fréquemment rencontrés.

 

CLINIQUE

Des circonstances favorisantes sont habituellement retrouvées à l'origine d'une pneumopathie d'inhalation : Mauvais état bucco-dentaire; Ethylisme; Accident neurologique avec fausse route (convulsion, accident vasculaire cérébral); Troubles de déglutition par obstacle (cancer).

 

Le début est insidieux souvent à distance d'une inhalation. L'examen retrouve des éléments évocateurs des anaérobies :

  • Une fétidité de l'haleine caractéristique.

  • Une altération marquée de l'état général.

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

 

RADIOGRAPHIE DE THORAX

elle montre selon le cas :

  • Une pneumopathie simple : opacité alvéolaire plus ou moins systématisée.

  • Une pneumopathie nécrosante : multiples excavations, parfois avec niveaux hydroaériques au sein d'un foyer.

  • Un abcès : opacité arrondie avec niveau hydro-aérique, cavité unique ou multiple, volontiers dans les territoires déclives (Nelson ou segment postérieur d'un lobe supérieur).

  • Les pleurésies purulentes sont fréquentes.

 

BIOLOGIE

Il existe une hyperleucocytose franche à polynucléaires {> 15 000).

 

BACTERIOLOGIE

  • Les hémocultures sont négatives en règle générale.

  • L'isolement d'une flore anaérobie (2 à 4 espèces) est difficile et se fait à partir de prélèvements fiables : prélèvement protégé par fibroscopie, ponction pleurale.

TRAITEMENT

En cas de pneumopathie simple :

  • Pénicilline G : 10 millions/jour IV, relayée après apyrexie par une pénicilline A, type amoxicilline (CLA- MOXYL®), 3 g/jour, pendant une durée de 3 à 4 semaines.

 

En cas de pneumopathie nécrosante ou abcès :

  • . Pénicilline G : 10 à 20 millions/jour IV, relayée par une pénicilline A, type amoxicilline, 4 g/jour pendant une durée de 6 semaines.

 

En cas d'allergie à la pénicilline :

  • La clindamycine a une activité excellente sur les anaérobies

 

Dans tous les cas, l'éradication des foyers infectieux est impérative :

Extraction dentaire ou drainage des sinus...

PNEUMONIE À KLEBSIELLE

GENERALITES

  • Due à Klebsiella pneumoniae, bacille à Gram négatif.

  • Touche volontiers les patients débilités : hommes alcooliques, BPCO, diabétiques.

  • C’est toujours une pneumopathie responsable d'un tableau sévère.

CLINIQUE

Le tableau est proche de la pneumopathie à pneumocoque mais :

- L'altération de l'état général est majeure, avec teint gris.

- L'expectoration est abondant, purulente, parfois hémoptoïque,

- Il n'existe pas de signes extra-respiratoires (sauf complication).

 

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

RADIOLOGRAPHIE DE THORAX

  • Elle montre un foyer systématisé à limite convexe (aspect de "bombement"de la scissure) non spécifique.

  • Une nécrose est fréquente, responsable d'excavations (niveau liquide).

  • Un épanchement pleural est fréquent, un pyopneumothorax possible.

 

BIOLOGIE

La NFS montre une hyperleucocytose à polynucléaires franche.

 

BACTERIOLOGIE

  • Les hémocultures sont positives dans 20 % des cas.

  • L'isolement du germe est possible par prélèvement protégé per fibroscopie.

TRAITEMENT

  • Les Céphalosporines sont les plus actives : 3 g/jour IV - céfotaxime (CLAFORAN®) ou ceftriaxone (ROCEPHINE®) 2 g/jour sont les plus actives.

  • L'association une pénicilline A + inhibiteur de (3-lactamase est parfois utilisée : la dose est de 4 g/jour IV, pendant une durée de 2 à 3 semaines.

  • En cas de pleurésie purulente associée, l'évacuation avec ponctions-lavages est nécessaire.

PNEUMONIE À STAPHYLOCOQUE

GENERALITES

  • Elle est due à Staphylococcus aureus, cocci à Gram positif.

  • Elle survient sur des terrains particuliers : drogués, vieillards, diabétiques, en cas d'affection cutanée chronique.

CLINIQUE

Le tableau réalisé est celui d'une infection grave.

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

  • L'aspect radiologique réalisé est celui d'une pneumopathie abcédée, une pleurésie purulente est fréquemment associée.

  • La constatation d'images multiples chez un drogué doit faire évoquer une endocardite du cœur droit.

TRAITEMENT

Le traitement fait appel à l'association Oxacilline - Aminoside par voie intraveineuse voire à la Vancomycine.

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